Pourparlers pour la paix dans le sud de la Thaïlande à Phuket
PHUKET : Les principaux membres de Barisan Revolusi Nasional Melayu Patani (BRN) étaient à Phuket pendant le weekend pour les pourparlers du “Dialogue de Paix des Provinces Frontalières du SUd” organisé par le secrétaire général du Conseil National de Sécurité (NSC) le général Wanlop Raksanoh.
Les pourparlers étaient organisés à Le Meridien Phuket Beach Resort, au sud de Patong, le 15 Janvier. Participait également le commandant de l’Armée de la Région 4, le lieutenant général Kriangkrai Srirak.
Le dialogue de paix de Phuket intervient après deux jours de rencontres à Kuala Lumpur les 11 et 12 janvier, le premier dialogue de paix depuis que l’épidémie de COVID-19 a frappé la Thaïlande il y a deux ans.
Le général Wanlop a indiqué que les pourparlers avec le BRN, dirigés par Anas Abdulrahman, se sont “bien passés”.
“Nous étions amicaux entre nous.” dit-il.
"Depuis l’épidémie de COVID-19, qui a causé des problèmes dans les déplacements transfrontaliers, les pourparlers avaient été suspendus. Mais en raison de la volonté des deux parties de poursuivre les discussions, nous avons continué le processus de dialogue, en ligne et via différents canaux, jusqu’à ce que nous ayons pu organiser cette rencontre en personne les 11 et 12 Janvier." a-t-il ajouté.
Le général Wanlop a indiqué que trois aspects principaux ont été abordés samedi.
Le premier concernait trois problèmes essentiels ‒ réduction de la violence, consultation des riverains et trouver une solution politique répondant aux intentions et aux besoins des habitants, dit-il.
“Les deux parties veulent que les provinces frontalières du sud soient pacifiées, la participation de la population, et une solution à la cause fondamentale du problème, qui mènera à une solution permanente au problème.” a-t-il expliqué.
Les discussions sur ces problèmes continueront, a-t-il assuré.
Le deuxième aspect était que les deux parties avaient proposé de créer un plan de route des discussion sur les trois principaux sujets, dit le général Wanlop.
“Afin de réduire la violence et d’améliorer la consultation des riverains, il faut un coordinateur et un groupe de travail dans chaque partie.” dit-il.
“En raison de la complexité et de la spécificité des problèmes, les solutions politiques sont arrangées sous forme de groupes semi officiels en mesure de discuter ensembles en évitant les aléas des réunions officielles pendant la vague de COVID-19.” a expliqué le général Wanlop.
Le troisième aspect,soulevé par les représentants thaïs, était que les deux parties doivent se comporter de manière à éliminer les actes violents, dit le général Wanlop.
"Nous avons suggéré de discuter de ces problèmes car nous voulons développer un environnement de soutien pour les prochaines rencontres et que la population soit informée des bienfaits de ces dialogues pour la paix et l’ordre dans la région." a-t-il ajouté.
Le groupe et l’Armée de la Région 4 ont déjà entamé les préparatifs de la prochaine discussion, dit le général Wanlop.
D’autres rencontres devraient être organisées dans un avenir proche, a indiqué le général Wanlop.
“Ces dialogues s’inscrivent dans la volonté du gouvernement de poursuivre le processus de dialogue afin d’obtenir une paix durable dans la région, en prenant en compte la participation de toutes les parties, y compris les parties ‘non-BRN’ et le public.” dit-il.
“Pour trouver ensemble des solutions, nous avons besoin de la coopération de tous les secteurs de la communauté.” a ajouté le général Wanlop.
L’activité des séparatistes musulmans en Thaïlande existe depuis des décennies mais l’insurrection est devenue de plus en plus violente en 2004 et a coûté plus de 7,000 vies, indiquait l’agence de presse malaisienne Bernama.
Les dialogues entretiennent l’espoir d’éviter des massacres comme à Pattani, Yala, Narathiwat et Songkhla, où les musulmans sont majoritaires, note un rapport de Kyodo News.
Les derniers dialogues de paix avaient eu lieu après une flambée de violences et plusieurs explosions à Yala le 31 Décembre. Selon la Police de Yala, le BRN avait revendiqué la responsabilité de cette violence, notait le Bangkok Post.
Néanmoins, le général Wanlop a refusé de confirmer que trois thaïs suspectés d’insurrection avaient été remis aux autorités thaïes par le gouvernement de Malaisie le 12 janvier en lien avec les dialogues de paix.
Les trois suspects étaient détenus près de Durian Burung, dans l'État de Kedah.
Le général Wanlop a indiqué que ce transfert était la conséquence de la coopération et l’extradition entre les deux pays, et n’avait rien à voir avec les dialogues de paix organisés à Kuala Lumpur la semaine dernière.
Les trois suspects, en lien avec des groupes militants du sud figuraient à la liste des criminels recherchés par la Thaïlande, note le rapport de Bernama.
Article original : The Phuket News
https://www.thephuketnews.com/southern-peace-talks-held-in-phuket-82763.php