Le secteur maritime de Phuket ne peut pas recommencer comme avant
PHUKET : L’industrie maritime de Phuket a été avertie de ne pas reprendre ses stratégies pre-COVID après les dures leçons retenues pendant l’épidémie.
Shaun Stenning, directeur de 5 Star Marine, a fait passer ce message en s’exprimant devant un panel d’experts de l’industrie à l’occasion du briefing commercial des chambres réunies de Phuket “Ce qui attend - Plans de Phuket pour la relance de l’économie”, organisé mercredi soir par la Chambre de Commerce Australienne à Boat Lagoon Marina.
M. Stenning a abordé trois points clé : le besoin de se concentrer davantage sur les visiteurs nationaux pour la survie et pour modifier la stratégie de dépendance excessive sur les visiteurs internationaux; le besoin de règles claires et coordonnées pour les excursions vers les provinces voisines de Phang Nga et Krabi; et un changement clair des volumes du tourisme de masse.
M. Stenning a rappelé que 5 Star Marine avait pris une importante décision de maintenir ses opérations pendant l’épidémie.
“Nous avons grandi au cours des 18 derniers mois.” dit-il.
“L’industrie maritime de Phuket a besoin d’apprendre que nous devons compter sur une forte base de tourisme national.” dit M. Stenning.
Si avant le COVID “presque 90%” de sa base de clients étaient des touristes internationaux, pendant l’épidémie le marché cible était constitué de visiteurs nationaux.
“Nous étions quasiment complet, nous sortions tous les jours, mais sans touristes bac à sable.” dit-il.
“Tout ce que Phuket a fait et qui a marché est de rendre Phuket plus accessible au marché de Bangkok, et je pense que Phuket doit continuer dans ce sens.” a indiqué M. Stenning.
“Nous ne pouvons pas mettre ça de côté une fois que le marché international sera revenu. Je pense que nous avons besoin d’une approche stable.
“Nous pouvons atténuer la courbe entre haute et basse saison grâce au marché national. En tant que compagnie de tourisme maritime, nous trouvons que les visiteurs nationaux sont plus susceptibles de venir pendant la saison basse, et ça doit être une nouvelle manière pour nous, dans l’industrie maritime, pour survivre et aller de l’avant.
“Nous ne devons pas juste courir après les nombreux vols internationaux, nous devons tout autant courir après les vols nationaux.” a-t-il ajouté.
M. Stenning a noté que l’hôtellerie a dû faire avec le Certificat d’Entrée (CoE), dont les problèmes ont été largement rapportés.
Toutefois, il a indiqué “Mais l’industrie maritime a dû faire avec trois provinces disant quoi faire et quoi ne pas faire.
“Phuket n’a que trois iles, Koh Racha, Koh Hei et Koh Maithon, où personne ne veut aller. Donc si vous êtes coincés à Phuket et que vous ne pouvez pas quitter la province sans avoir à faire avec d’autres ordres provinciaux, c’est un vrai cauchemar pour gérer nos entreprises.
“J’ai un responsable de la conformité à temps plein. Son travail est de vérifier quotidiennement les ordres gouvernementaux et de me dire ce que je peux et ce que je ne peux pas faire. Parfois les bateaux sortent et doivent revenir.” a-t-il ajouté.
“Les ordres changent du jour au lendemain et sont publiés tellement tard dans la nuit que personne au Bureau Maritime ne les connaît avant de trier la paperasse et de la lire.” a-t-il expliqué.
“Pour faire avancer l’industrie maritime nous devons réellement le faire en tant qu’un corps uni pour dire aux trois provinces qui nous entourent, et où nous nous rendons, qu’elles doivent travailler ensemble.”
M. Stenning a souligné une expérience lors d’une visite de Koh Phi Phi en Juillet. “J’ai fait un test COVID et j’ai pu y aller, mais quand je suis revenu à Phuket les officiels n’ont pas accepté ce test COVID réalisé à Phuket. Ça n'a pas de sens.” a-t-il expliqué.
La diversité des services et des agences gouvernementales qui ont leurs propres règles COVID et conditions d’entrée, souvent contradictoires, était une source de frustration et de confusion, dit-il.
“Quand nous expliquons aux touristes ce que nous pouvons et ce que nous ne pouvons pas faire, ils ont l’impression d’être submergés. Ils pensent que le CoE était le dernier obstacle avant d’arriver à Phuket. Non. Si vous sortez en bateau, ce n’était que le premier obstacle. Il y a trois autres obstacles à franchir avant de pouvoir réellement quitter la province.” dit-il.
“Je pense que pour aller de l’avant nous devons vraiment trouver une solution pour notre industrie, avec les organisations gouvernementales et les associations touristiques, pour pouvoir travailler avec les provinces voisines et pour trouver un moyen de collaborer sur la manière d’appliquer les règles.
“Ca aurait profité au programme ‘Bac à Sable 7+7’ de Phang Nga, ca aurait profité au programme ‘Bac à Sable 7+7’ de Krabi, mais tout le monde était perdu dans les règles et donc personne n’a rien fait.” dit M. Stenning.
M. Stenning a aussi souligné que des progrès avaient été faits.
“C’était avant, maintenant les règles de Krabi ont été alignées sur celles de Phuket. C’est très bien que le gouvernement se soit rattrapé.” dit-il.
A noter, la semaine dernière les officiels de Phang Nga ont également aligné leurs règles d’entrée sur celles de Phuket.
La Mort des Anciennes Méthodes
“Dans l’industrie maritime, nous ne pouvons pas recommencer ce que nous faisions avant.” a mis en garde M. Stenning.
“Nous avons vu ce que nous faisions et les conséquences sur l’environnement. Nous le voyons en comparant les anciennes photos et les nouvelles photos. Regardez une ancienne et une nouvelle photo de Patong, de Koh Khai, de Koh Phi Phi Ley. Toutes ces merveilleuses destinations le sont redevenues, mais elles le sont redevenues car nous ne pouvions pas y aller.” a déclaré M. Stenning.
“Je pense que la meilleure approche est de travailler de manière plus durable. Je comprends que nous devons tous gagner de l’argent. Nous devons tous faire des profits. Nous devons tous être commercialement viables. Mais nous pouvons sûrement le faire avec moins de clients, avec moins d’impact.
“Je sais que de notre côté nous n’y sommes pas encore, mais nous progressons vers le zéro plastique et vers le zéro déchets pendant nos excursions. Nous avons dû commencer à organiser des opérations de nettoyage des plages, comme à Koh Khai. Si, en tant qu’industrie, nous utilisons ces sites, pourquoi, en tant qu’industrie, nous ne les nettoyons pas?” a demandé M. Stenning.
“Le gouvernement a dit ‘Nettoyons Phuket.’ Et bien, le Département Maritime et l’industrie maritime doivent dire ‘Nettoyons nos îles'. Il n’y a personne sur ces îles depuis 19 mois et aujourd’hui elles sont pleines de déchets.
“Si nous continuons à garder Phuket et ces îles belles… Si nous pouvons le faire, le marché touristique national conservera son intérêt. Si le marché national voit que les touristes internationaux reviennent d’une manière qui n’est pas durable, les touristes nationaux ne viendront pas car ce ne sera plus beau.” dit M. Stenning.
“Après 19 mois de coups durs et de tentatives de conserver mon entreprise à flots, je pense qu’après la cinquième réinvention de mon entreprise et la cinquième réinvention de la façon dont je commercialise mes produits et je fixe mes prix, ce que j’ai appris est que si nous résolvons ces trois points clés, je pense que nous pouvons atteindre un palier nous permettant de survivre à une nouvelle épidémie,car nous pourrons nous reposer sur ces trois éléments de notre industrie.” a terminé M. Stenning.
Article original : The Phuket News
https://www.thephuketnews.com/we-cant-go-back-to-our-old-ways-phuket-marine-industry-cautioned-81791.php