PHUKET : L’enquête sur le glissement de terrain mortel qui a coûté la vie à 13 personnes le 23 Août dernier à Kata, était retardée pendant que la Police de Karon attendait des documents confirmant si les constructions étaient un facteur ayant contribué au glissement de terrain.

Les interrogatoires des victimes sont terminés, et maintenant les officiers attendent des documents complémentaires, a indiqué le lieutenant-colonel Ekkasak Kwanwan, inspecteur de la Police de Karon.

“J’attends un document qui prouve comment les constructions sont considérées comme un facteur de négligence et de quelle manière elle constitue une négligence.” dit-il.

Même sans preuve, le lieutenant-colonel Ekkasak a déjà déterminé que les constructions illégales au Big Buddha n’étaient pas le seul facteur ayant provoqué le glissement de terrain.

“Les morts du glissement de terrain ne sont pas uniquement dues aux constructions. D’autres facteurs, comme des catastrophes naturelles et des rochers doivent aussi être pris en considération, et ils sont aussi dans la liste.” dit-il.

La “liste” à laquelle se réfère le lieutenant-colonel Ekkasak est le rapport officiel d’enquête du Département des Ressources Minérales. Le département avait reçu l’ordre de diriger l’investigation sur le glissement de terrain, qui s’était déroulé sur un terrain forestier protégé administré par le Département Royal des Forêts (RFD).

Le rapport identifie pleinement les constructions illégales au Big Buddha comme un “facteur ayant contribué” au glissement de terrain qui a tué 13 personnes.

“Avant d’interroger la Fondation Phra Phuttha Ming Mongkol Sattha 45 et son président, Suporn Wanichkul, nous avons besoin de déclarations détaillées de Phongsakorn Kangwan, le directeur du Bureau des Ressources Minérales de la Région 4, qui a inspecté le site, afin d’expliquer si les constructions ont joué un rôle dans les morts du glissement de terrain et pourraient être considérées commes des négligences.” dit le lieutenant-colonel Ekkasak.

Le lieutenant-colonel Ekkasak a refusé de reconnaître que ses déclaration et la demande d’une confirmation supplémentaire du Département des Ressources Minérales entraient en contradiction avec le fait que le Département des Ressources Minérales avait déjà réalisé une enquête sur le glissement de terrain, et que la Police de Karon disposait déjà de ce rapport.

Néanmoins, pour accélérer les chose, l’Association du Barreau de Phuket a demandé au Bureau du Gouverneur de Phuket de demander officiellement à M. Phongsakorn de se présenter en personne et de vérifier avec la police les conclusions de l’enquête officielle sur la cause du glissement de terrain, ainsi que de fournir les documents complémentaires soutenant les allégations de négligence contre la fondation et son président.

Le président de l’Association du Barreau de Phuket, Rungnapa Phutkaew, a rencontré le vice-gouverneur Adul Chutong le 2 Avril pour suivre l’affaire du glissement de terrain  et obtenir justice pour les victimes.

VICTIMES

Pour essayer d’expliquer les efforts de la police, le lieutenant-colonel Ekkasak a indiqué que pendant les mois de Janvier et Février, les officiers n’avaient interrogé que sept survivants.

Il n’a cependant pas expliqué ce que la Police de Karon avait fait depuis pour poursuivre son enquête.

Watcharapong Sornchai, un représentant d’un village et des victimes, a indiqué que les officiers avaient cessé d’interroger les survivants à la fin Février.

“J’ai perdu près de B10 millions, des maisons et des appartements, et certaines personnes ont perdu leurs proches dans ce glissement de terrain, et nous voulons des réponses.” dit-il.

M. Watcharapong  a dit que les charges de construction illégale et d’empiètement déposées par le bureau du Département Royal des Forêts à Phuket contre la Fondation Phra Phuttha Ming Mongkol Sattha 45 et son président M. Suporn avait “déjà été transmises au procureur et attendaient d’être jugées”.

“Mais quand on en vient à notre affaire, ça avance très lentement.” dit-il.

Certaines victimes ont exprimé leur frustration quant à cette lenteur. “L’affaire concernant les morts du glissement de terrain reste bloquée au poste de police. Elle n’avance pas.” dit une victime.

“La fondation n’a même pas présenté d’excuses. Et maintenant ils disent qu’ils ont besoin de plus de documents, mais je ne comprends pas de quoi d’autre ils ont besoin quand le Département des Ressources Minérales de la Région 4 a déjà confirmé que les constructions avaient joué un rôle.” dit la victime.

“L’affaire est toujours entre les mains de la Police de Karon, et rien n’indique qu’elle sera transmise au procureur dans un avenir proche.” a ajouté la victime.

Article original : Natnaree Likidwatanasakun / The Phuket News

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