PHUKET : Le capitaine Piya Raksakul, directeur général adjoint du Département Spécial d’Investigation (DSI), est arrivé à Phuket mardi pour inspecter en personne les terrains de la Réserve Forestière de Bang Khanun occupés par des fermiers, et pour s’entretenir avec des responsables de la Marine quant à leurs plans de construction d’installations militaires sur le site.

Le directeur général du DSI, le major Suriya Singhakamol, a demandé au capitaine Piya de procéder à une inspection, a indiqué le Centre d’Information de Phuket.

Participaient également à l’inspection des officiers du Département de la Défense Aérienne  et du Département des Défenses Côtières de la Police Navale, ainsi qu’un représentant du contre-amiral Arpakorn Yookongkaew, commandant de la Marine Royale Thaïe à Phuket.

L’inspection a été réalisée dans les collines de la réserve forestière, Moo 5 à Sakhu, à quelques kilomètres au sud de l’Aéroport International de Phuket.

Selon le rapport, l’inspection a confirmé que de nombreuses parcelles de forêt avaient été remplacées par des plantations d’hévéas , et que certaines parcelles avaient été complètement déforestées pour des plantations de durians.

Des bâtiments permanents, décrits comme des ‘maisons de vacances’, construits pour tirer profit des vues sur mer surplombant Nai Yang Beach, ont été découverts dans les collines. Le panorama permet également d’apercevoir les avions décoller et atterrir de l’aéroport voisin, qui est désigné comme une “zone de sécurité aéronautique”.

Les officiers ont constaté que les bâtiments avaient été construits sans permis de l’Organisation Administrative de Sakhu (OrBorTor), l’autorité gouvernementale régissant la zone. Cependant, le rapport n’indique pas que le secteur était auparavant désigné comme sous la protection du Département Royal des Forêts (RFD), et ne confirme pas que le RFD a autorisé ou non la construction de ces bâtiments.

Les photos qui accompagnent le rapport montrent des structures modestes, dont une hutte, qui n’offrent rien de plus que le minimum vital. Mais, des constructions plus élaborées ont également été trouvées dans la réserve forestière. Leur destruction a d’ailleurs été ordonnée.

Le capitaine Piya a expliqué que le DSI avait accepté d’enquêter dans le cadre de l’affaire spéciale No. 59/2564 sur une plainte d’empiètement après les tentatives du Collège Technique de Thalang d’étendre son campus sur des terrains de la réserve forestière, demande déjà acceptée par le RFD.

Le rapport ne précise pas que la plainte de Jamroon Kerddam, président du Réseau de Conservation du Golfe de Thaïlande et de l’Andaman, a été acceptée il y a deux ans, sans que les résultats de l’enquête ne soient communiqués par le DSI.  Aujourd’hui, cette plainte a été exhumée, en coordination avec le personnel de la Marine présent pour l’inspection.

D’après le rapport du Centre d’Information de Phuket, l’investigation doit reprendre en se concentrant sur les individus qui occupent illégalement des parcelles de forêt pour un usage et des bénéfices personnels.

“Le DSI est une agence des forces de l’ordre. Pendant l’enquête, elle a découvert des violations de plusieurs lois. Dans le cadre du Special Case Investigation Act. Par conséquent, il est nécessaire d’appliquer la  loi de manière juste et équitable.” not le rapport, sans citer de source.

“Le vice-amiral Apakorn, commandant de la Marine Royale Thaïe à Phuket, a indiqué aujourd’hui qu’il avait rencontré un représentant du DSI, et obtenu de nombreuses preuves concernant des individus et des groupes.” indique le Centre d’information de Phuket.

“Détruire des ressources naturelles pour le commerce et pour du blanchiment d’argent représente une infraction. Après ça, c’est au DSI d’enquêter et de poursuivre les délinquants.

“En ce qui concerne la Marine Royale Thaïe à Phuket, elle servira de soutien au DSI. Concernant l’utilisation de la zone, elle devra respecter les règles du RFD et faire pousser des ‘forêts natives’ à la place de monocultures.” note le rapport.

A noter, l’enquête préliminaire sur les empiètements de la Réserve Forestière de Bang Khanun se situent dans une zone située derrière le Collège Technique de Thalang, signale el DSI, “Après l’examen préliminaire des documents, il semble que les terrains utilisé enregistrent des personnes dans la forêt (TorPor 4) prêts à ne pas respecter les lois et les règles du RFD, et le DSI pense que ces documents pourraient avoir été produits arbitrairement… L’enquête a également révélé un processus complexe et illégal d’occupation des terrains de la Réserve Forestière de Pa Bang Khanun.”

Le titre TorPor 4 cité est la base de la réclamation des fermiers quant à leurs droits de continuer à utiliser les terrains, maintenant remis à la Marine Royale Thaïe pour y construire ses installations.

Un TorPor 4 est un reçu de taxes servant de preuve à la possession d’un terrain, mais ne confère pas de droit de propriété. Cependant, il est utile pour demander un Certificat de Possession (SorKor 1). 

Une fois un SorKor émis pour une parcelle, l’occupant peut engager une procédure afin d’obtenir un document de statut de possession de terrain, et avec le temps et pas à pas, peut permettre d’obtenir une propriété totale via un Chanote.

Pendant ce temps, la Marine Royale Thaïe continue à demander la construction de ses installations militaires sur un terrain de 3,700 rais de forêt.

La Marine ROyale Thaïe prévoir d’utiliser le terrain pour installer le 2ème Bataillon Anti-Aérien, le 2ème Régiment Anti-Aérien, l’Unité de Commandement Anti-Aérienne, le Centre de Défense Aérienne et Côtière et le 4ème Bataillon de la Police Navale du Département de la Police Navale.

Le vice-amiral Arpakorn avait déclaré en Juin “Les gens vivant dans la forêt viennent gagner leur vie. Nous confirmons qu’aucun villageois n’a été expulsé. Ils peuvent continuer à couper les hévéas. Mais quand il n’y en aura plus, ils devront cesser. Il ne faudra plus planter d’arbres.”.

Le vice-amiral a reconnu 265 “cas” pour lesquels l’utilisation des terrains de la forêt avait été approuvée.

Cependant, il y a beaucoup d’autres personnes sans droit légal d’occuper la zone. Ces personnes devront libérer les terrains, disait-il.

“Après le déboisement de la forêt et la plantation d’hévéas, nous devons coopérer avec les groupes locaux de protection de l’environnement pour déterminer comment régénérer la forêt.” ajoutait-il.

Article original : The Phuket News

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