“Il faut créer des bulles de voyage”
THAÏLANDE : Le tourisme national a augmenté en Thaïlande. Cependant cette augmentation est décevante comparée au tourisme international, dont 27% provenait de Chine, du bon vieux temps. L’an dernier le pays a accueilli quelque 40 millions de visiteurs étrangers.
Même des endroits tels que Phuket et Khao Lak, qui commencent à se remplir de touristes étrangers dès le début de la saison haute qui commence à cette époque de l’année, voient un nombre anormalement élevé de touristes ‘locaux’, encouragés par les stimulus touristiques du gouvernement.
Les compagnies touristiques locales de l'île pansent leurs plaies et se demandent pourquoi depuis le temps ils n’ont pas fait en sorte d’attirer plus de touristes nationaux. Pour la première fois, les revenus générés par les touristes nationaux ont dépassé les revenus des touristes internationaux.
Maintenant, et même si les touristes locaux profitent de la tranquillité de l'île et de ses plages, les compagnies touristiques réalisent qu’elles ont placé tous leurs œufs dans le même panier, celui du tourisme international de masse. Le secteur entier tente de se réinventer après avoir réalisé que le bon vieux temps ne reviendra certainement pas, au moins à moyen terme, et peut-être plus.
Hier le Centre d’Administration de la Situation du COVID-19 (CCSA) a décidé de maintenir une quarantaine obligatoire de 14 jours, et les plans de réduction de la durée de quarantaine à 10 jours ou moins ont été mis de côté. Quant au Visa Touristique Spécial (STV), la ‘solution’ pour autoriser le retour des touristes étrangers en Thaïlande, moins de 300 touristes STV sont arrivés en Thaïlande pour le moment.
Les voyageurs thaïs dépenseront environ B500 milliards en voyages dans le pays cette année. C’est environ la moitié de ce qu’ils ont dépensé l’an dernier, mais cela représente la quasi totalité des revenus touristiques du pays pour le moment, signale le Centre de Recherche Kasikorn. Les étrangers, notamment grâce à ceux qui ont pu visiter le pays en début d’année, dépenseront environ B300 milliards en 2020. L’Autorité du Tourisme de Thaïlande (TAT) a indiqué que ces chiffres correspondent à 17% des 39.8 millions de touristes internationaux de 2019.
Le gouvernement est maintenant pris entre deux feux, l’intérêt national de santé publique (conserver les frontières fermées) et la relance de l’économie (ouvrir les frontières). Selon les semaines, ces intérêts vont et viennent. Un des problèmes est la quarantaine obligatoire de 14 jours, que l’on considère réduire à 10 jours, mais pour l’instant cette décision a été ‘différée’.
SCMP rapporte que le président de l’Association des Agents de Voyage Thaïs, Wichit Prakobkosol, espère que la Thaïlande considèrera la création de bulles de voyage avec des pays à faibles risques. L’idée est sur la table depuis des mois mais les changements sanitaires dans les pays précédements considérés à faibles risques rendent ces négociations difficiles.
“Si nous voulons créer des bulles de voyage, alors nous devons nous concentrer sur des pays sans nouveaux rapports d’infections au coronavirus au cours des 150 derniers jours, notamment la Chine, le Vietnam, Taiwan et la Nouvelle Zélande. Une vingtaine de provinces chinoises n’ont signalé aucune infection depuis plusieurs mois.”
“Sans ça, 2 millions de personnes… la moitié du capital humain du secteur touristique thaï… sera sans emploi au premier semestre 2021.”
Pour l’instant les autorités semblent déterminées à canaliser les visiteurs internationaux vers la capitale, qui selon les officiels dispose de toutes les infrastructures nécessaires à la gestion de possibles infections et à la quarantaine obligatoire pour les visiteurs internationaux.
Même le “Modèle Phuket”, une tentative de décentraliser les arrivées internationales, a été suspendu, principalement en raison de l’inquiétude des habitants de l'île. Certains hôtels ont investi pour répondre aux normes des établissements de quarantaine, pour finalement voir leurs efforts réduits à néant.
Bill Barnett, directeur de c9hotelworks.com, a rappelé que l’avantage de Phuket est d’avoir déjà contrôlé ses frontières et qu’une “bulle” peut facilement y être créée et gérée.
“Il ne suffit que d’une quarantaine obligatoire de 14 jours dans les établissements approuvés de l'île et un STV. Au total 17 hôtels de Phuket ont été approuvés comme établissements de quarantaine, et 21 autres ont déposé leur candidature, mais le gouvernement a fait machine arrière et décidé de faire passer toutes les arrivées internationales par Bangkok. Une nouvelle opportunité de perdue pour l'île et les régions du sud.”
“Il semble que ce qui se passe à Bangkok reste à Bangkok.”
Source : SCMP
Article original : The Thaiger
https://thethaiger.com/hot-news/tourism/we-must-establish-travel-bubbles-thai-tourism-operators-demand-action