Comprendre la ‘saison de la brume’ à Phuket
PHUKET : Un météorologue avec 17 années d’expérience dans l’armée de l’air belge a proposé sa compréhension du ‘phénomène naturel’ de la brume qui recouvre Phuket depuis la semaine dernière.
Frédéric Pierson vit à Phuket depuis 13 ans, et le ‘phénomène’ de la brume, comme l’appellent les officiels, a toujours été un phénomène annuel, certaines années plus remarquable que d’autres.
“Ce n’est pas un phénomène naturel.” dit Frédéric. “Les causes sont humaines.”
La brume est le résultat de polluants humains, notamment les feux dans le nord, mais aussi de la pollution atmosphérique habituelle provoquée par les activités humaines, parmi lesquelles les émissions des véhicules et des usines, dit-il.
La partie naturelle du phénomène, la seule que les officiels de Phuket admettent, est la configuration des vents et une faible mousson du nord-est qui laisse la brume recouvrir Phuket, mais aussi toute la région.
“La zone affectée est plus grande que l'île seule. C’est tout le sud-est Asiatique, et toute la Thaïlande.” dit Frédéric.
“Les relevés de particules PM 2.5 étaient très élevés la semaine dernière à Chiang Mai, à Chiang Rai et à Bangkok. La mousson du nord-est qui apporte ça à Phuket a été très faible, et le temps a été très chaud.” ajoute-t-il.
“Donc l’accumulation des particules produites par les feux et la brume ne sont pas évacuées, et c’est pourquoi nous avons cette épaisse brume sur Phuket. La semaine dernière il n’y avait pas de vent et la configuration des vents est restée la même, faisant que la pollution reste à la même place.” explique Frédéric.
Frederick a fait référence à un rapport très documenté de l’Institut de Recherche Environnementale de l’Université de Chulalongkorn qui explique très bien comment le ‘phénomène’ d’un temps chaud et d’une absence de vents exacerbe le problème de la pollution de l’air.
Le rapport, intitulé “Rester en Sécurité au Milieu des PM 2.5”, explique “L’augmentation des niveaux de PM 2.5 se produit habituellement pendant la transition entre l’hiver et l’été. A l’approche de la fin de l’hiver, les zones de hautes pressions ou une masse d’air froid descendent de Chine vers la Thaïlande, provoquant de fortes moussons couvrant le nord-est de la Thaïlande.
“A ce moment, le nord de la Thaïlande connaît des températures plus basses, du frais au froid, et parfois très froid dans certaines régions. Cependant, cela ne se produit pas si des hautes pressions qui couvrent la zone diminuent, ce qui par conséquent réduit l’intensité de la mousson du nord-est à des vents calmes.
“L’inversion des températures dans les zones basses de l'atmosphère a pour effet des poussières en suspension et une faible circulation de l’air et une faible ventilation contribuent à l’accumulation de poussières, de brumes et de fumées dans l'atmosphère.” explique le rapport.
SI cela peut expliquer une plus grande concentration de pollution aux PM 2.5 à cette époque de l’année, le fait est que l’Indice de Qualité de l’Air (AQI) à Phuket pendant le pic de la période la semaine dernière a atteint quatre fois les niveaux maximaux recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé (WHO), indique Frédéric.
Le fait est qu’il s’agit de pollution piégée sur Phuket par le vent, et personne à Phuket ne peut rien faire contre car elle est générée à plus de 1,000 kilomètres d’ici.
“Ils connaissent le problème. Nous connaissons tous les causes de la pollution.” dit Frédéric.
“Le gouvernement ne lutte pas contre le vrai problème. Il n’y a pas de mesures concrètes contre la pollution aux PM 2.5 et aux PM 10. Ils savent ce qu’ils doivent faire, mais ils ne le font pas.” conclut-il.
Article original : The Phuket News
https://www.thephuketnews.com/understanding-phuket-haze-season-87896.php

