Nettoyer Phuket en cinq étapes écologiques
PHUKET : Si vous vivez à Phuket depuis longtemps, vous avez inévitablement entendu les gens se plaindre des problèmes des plastiques sur les plages ou des canaux pollués qui se déversent dans l’océan.
Seulement peu de gens essayent de trouver des solutions pour remédier à ces problèmes. C’est pourquoi Asia Pacific Environmental Network (APEN), Kamala Green Club et Oceans For All ont travaillé ensemble pour proposer quelques solutions à base de champignons (myco dépollution) et de plantes (phyto dépollution) afin de réparer les dégâts que nous infligeons à l’écosystème.
L’idée n’est pas de s’occuper uniquement des ‘klongs’ mais aussi comment en tant que communauté nous pouvons jouer un rôle contre le changement climatique, pour résoudre les problèmes des plastiques, restaurer les récifs de coraux, nettoyer les océans et contribuer au bien être de l'île sur laquelle nous vivons. Parce que ces solutions utilisent ce que la nature nous a donné, aucun de ces projets ne coûte plus de B200,000 à mettre en oeuvre. En fait la plupart coûtent entre B10,000 et B100,000.
Contrairement à la croyance populaire, la plupart du plastique que nous voyons sur les plages n’est pas abandonné là par les promeneurs et les baigneurs. Une partie vient d’Indonésie mais la plus grande partie vient de personnes qui jettent leurs déchets très loin de la plage ou du vent qui transporte ces déchets. Le plastique se retrouve ensuite dans des canalisations qui se vident dans les klongs et finissent dans les océans. Et si les activités de nettoyage des plages sont importantes, il n’y en aura jamais assez pour garder les plages propres.
Voici nos cinq étapes pour nettoyer l’environnement.
Éviter que le plastique n’arrive dans la mer
Nous pouvons le faire en installant des restes de filets dans les klongs. Donc au lieu de ramasser ces détritus une fois qu’ils ont été rejetés à l’océan, nous capturons les déchets avant qu’ils aient une chance d’y arriver. Cela permettra d’éviter qu’ils ne se transforment en microplastiques et permettra de récupérer une très grande quantité de déchets avant qu’ils n’atteignent la mer.
Nettoyer les klongs avec des champignons (mycodépollution)
Notre deuxième solution est d’utiliser des champignons pour dépolluer les huiles, les métaux lourds, les bactéries, les matières fécales, les sulfates, les nitrates et les autres contaminants présents dans les eaux des klong. Les champignons sont de ‘grands estomacs’ et peuvent digérer presque n'importe quoi. Ces filtres peuvent facilement être créés en combinant du café et différentes sortes de champignons placés dans des sacs en toile de jute. Cette méthode est utilisée pour nettoyer les égouts à Washington et en Oregon.
Les champignons peuvent aussi servir à nettoyer des forêts contaminées par des huiles ou des déchets nucléaires. Il existe même une variété de champignon, pestalotiopsis microspora, qui est capable de digérer le plastique.
Créer des composts communautaires
Entre 50 et 60 pourcents des déchets ménagers sont compostable, ce qui signifie qu’il peuvent être conservés hors des décharges et servir à réduire la quantité de CO2 et de méthane qu’ils produisent. Faire du compost est l’une des choses les plus importantes à faire pour lutter contre le changement climatique et cela permet d’enrichir les sols pour ensuite produire des fruits, des légumes ou de l’herbe pour les parcs et les jardins.
Un programme a été lancé sur Koh Lanta avec plusieurs hôtels qui développent des revenus achetant du compost auprès de travailleurs pour l’utiliser comme fertilisant.
Algues et coquillages
Notre quatrième proposition consiste à planter des algues et à élever des coquillages le long des côtes. Il y aura deux bénéfices, le premier est que cela créera un habitat pour les poissons et les autres animaux marins, le second est que cela permettra d’absorber du CO2, des métaux lourds, des nitrates et des phosphates.
Les algues sont les plantes qui poussent le plus vite de la planète, et elles peuvent retenir cinq fois plus de CO2 qu’un arbre. Cette méthode est actuellement utilisée dans plusieurs états des USA pour lutter contre le réchauffement climatique.
Restauration des récifs de coraux
A Miami, en Floride, ils font se reproduire des coraux résistants au changement climatique, et les replantent dans l’océan en employant une méthode qui réduit de plusieurs mois le cycle de développement à quelques mois au lieu de quelques années. Nous pouvons copier ce succès et réparer les récifs mort de Phuket.
Les récifs de coraux sont également important car ils retiennent le CO2, sont une importante source de nourriture, fournissent un habitat aux poissons, filtrent l’eau et protègent les côtes de l’érosion.
Travailler à une Phuket plus verte, plus propre, sans plastique, n’est pas uniquement bon pour le tourisme et l’environnement. Les riverains qui se connaissent et travaillent à un même objectif sont souvent plus sympathiques, ce qui rend la vie de la communauté bien plus heureuse.
Que faire?
Soutenez nos efforts en faisant un don ici.
Participez au forum organisé par la Municipalité de Rassada à The Westin Siray Bay Resort & Spa, le 4 Septembre à Phuket. Vous pourrez y rencontrer des acteurs impliqués dans le développement durable, la santé, le bien être, la réduction des déchets...
Pour plus d’informations, contactez le Dr Harris par email à apenseek@gmail.com.
– Palmer Owyoung
Article original : The Phuket News