Le risque de tsunami est statistiquement très faible
PHUKET : Après le tsunami qui a dévasté l'île de Palu en Indonésie, les scientifiques déclarent que les chances d’un tsunami imminent dans l’Andaman sont faibles, et encore plus faibles voire nulles dans le Golfe de Thaïlande.
Néanmoins, les experts, les autorités, les entreprises et les habitants des zones à risque lors d’un tsunami doivent respecter et observer les plans d’évacuations mis en place.
Même s’il est peu probable qu’un tsunami frappe prochainement la Thaïlande, Paiboon Nuannin, géophysicien de la Faculté de Sciences de l’Université Prince of Songkhla, rappelle que les tremblements de terre sont imprévisibles et que la préparation de la population permettra de sauver des vies en cas de situation d’urgence imprévue.
Les inquiétudes au sujet d’un tsunami ont refait surface cette semaine, notamment sur les réseaux sociaux, après le tremblement de terre meurtrier et le tsunami qui a frappé l'île indonésienne de Palu vendredi dernier. Ces deux évènements ont provoqué des très importants dégâts et tué plus de 1,200 personnes.
Une panique serait injustifiée, disent les chercheurs. Mais il faut tout de même que la Thaïlande sache que ces deux côtes – l’Andaman et le Golfe de Thaïlande – ne sont pas totalement exemptées d’un futur tsunami. Paiboon signale que la longue zone de subduction qui s’étend sous l’Andaman de Sumatra jusqu’à l'Inde est suffisamment large pour générer un tremblement de terre qui entraînerait un tsunami et menacerait à nouveau les côtes de l’Andaman.
Mais, dit il, considérant les périodes ‘normales’ entre deux tsunamis dans la région, il n’y a qu’une très faible chance que les six provinces de l’Andaman soient victimes d’un nouveau tsunami dans un futur proche.
“En interrogeant les habitants les provinces de l’Andaman, même les plus anciens ne sont pas en mesure de se souvenir d’un tsunami qui aurait frappé les côtes de l’Andaman de leur vivant autre que celui de 2004. Nous pouvons en conclure que les tsunamis dans l’Andaman se produisent sur des périodes espacées d’une centaine d’années” dit il.
La menace d’un tsunami dans le Golfe de Thaïlande est encore plus faible, proche de zéro, indique Paiboon.
“Il y a une chance théorique que le Golfe de Thaïlande soit touché par un tsunami si un très puissant tremblement de terre se produisait dans la Mer de Chine Méridionale au large des côtes philippines, dit il.
Mais la périodicité d’un tel évènement est d’environ 400 ans. Même si un évènement aussi improbable se produisait dans le Golfe de Thaïlande, la puissance de la vague et ses impacts sur la côte seraient minimes”, expliquait l’expert du Centre National d’Alerte Catastrophe, Admiral Kohlak Charoenrook.
Si une vague entrait dans le Golfe de Thaïlande, sa puissance serait absorbée par les eaux peu profonde et l’inclinaison du plancher marin du Golfe, dit il.
Les habitants des provinces de l’Andaman n’ont pas à se soucier d’un tsunami qui serait déclenché par l’éruption du volcan de l'île indienne de Barren, dit Kohlak.
“Ce volcan est trop petit pour provoquer une éruption suffisamment puissante pour déclencher un tsunami”
Malgré l’absence de risque imminent, Paiboon rappelle qu’il est important que tous les ‘acteurs’ préparent leurs plan de réponse à la catastrophe. Des systèmes sophistiqués de surveillance des tremblements de terre et des bouées de surveillance des tsunamis nous alertent presque immédiatement.
“Il est très important que les autorités donnent des ordres clairs et respectent le procédures d’urgence et que les systèmes d’alerte soient au point, mais aussi que la population prenne au sérieux les exercices d’alerte et respecte les procédures” insiste t il.
“En situation réelle d’un tsunami le long des côtes de l’Andaman, l’alerte et l’évacuation doivent être réalisées en 20 minutes après le déclenchement du tsunami, car nous ne disposons que de 30 à 60 minutes avant que la vague déferle sur les plages”
Article original : The Thaiger & The Nation / Par Pratch Ruiivanarom