Le bureau des transports exonère les services de visa-run
PHUKET : Un manque dans la règlementation d’enregistrement des véhicules permet aux compagnies de visa-run de Phuket de continuer librement leur entreprise sans les soumettre aux nouvelles règlementations ordonnées par le premier ministre le général Prayut Chan-o-cha, révèle le bureau des transports de Phuket (PLTO).
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La clé du problème est que le chef du PLTO Sommai Sudkaow indique être impuissant et ne pouvoir prendre aucune mesure contre les compagnies de visa run proposant à leurs passagers de les emmener dans les destinations desservies, précisant que son bureau ne dispose d’aucune preuve que les étrangers utilisant ces services payent pour le transport.
L’information est venue après un rapport du bureau des transports de Phang Nga concernant l’enquête sur l’accident du van de la KBV Visa Run le 21 Décembre dernier – qui était correctement enregistré pour l’activité qu’il effectuait.
Le van impliqué dans l’accident était enregistré en tant que véhicule de transport privé, et non comme véhicule de transport commercial.
Pour distinguer les deux, les vans de transport de passagers ‘privés’ disposent de plaques blanches à lettres bleues, tandis que les véhicules de transports de passagers ‘commerciaux’, les taxis cars ou les vans opérant depuis l’aéroport, ont des plaques jaunes a lettres noires.
“Apres l’accident, nous avons enquêté. L’enseigne figurant sur le bureau de KBV ne précise pas qu’ils fournissent des transports dans le cadre de visa run, elle indique simplement ‘service de renouvellement de visa’ ce qui veux dire qu’elle s’occupe des papiers” indique le chef du PLTO Sommai a The Phuket News.
“Il n’est pas explicitement précisé que c’est un service de transport de passagers, donc nous ne pouvons pas les accuser sur ce point” dit-il.
“Les clients pourraient bien quitter le pays par leurs propres moyens ou en utilisant des transports publics, donc la compagnie peut nier le fait que leurs vans soient utilisés pour ce service” poursuit M. Sommai.
“Donc nous n’avons pas matière à enquêter à ce propos, pour transport illégal de passagers car pour cela nous avons besoin de preuves que les passagers payent les chauffeurs individuellement.
“Le prix doit être compris dans les frais de visa, donc nous ne pouvons pas les poursuivre en justice a moins que les passagers puissent prouver qu’ils ont payé le transport, ce qui impliquerait que la compagnie utilise ces vans pour le transport dans le cadre d’un visa run.”
Encore pire, les vans opérant des visa run depuis Phuket et qui sont enregistrés en tant que véhicules de transports prives sont exemptés des nouvelles réglementations imposées par le premier ministre Prayut après l’effroyable accident de Chonburi le 2 Janvier qui a couté la vie à 25 personnes.
CONDUIRE EN TOUTE SECURITE
Apres l’accident, le président en exercice de la compagnie publique Transport Co Ltd le général Amnat Unardngam avait ordonné à tous les véhicules de transport de passagers ‘commerciaux’ (plaques jaunes) l’installation avant le 31 Mars de GPS comme mesure de sécurité.
Cependant, M. Sommai a confirmé que les vans ‘privés’ ceux utilisés par les services de visa run de Phuket ne sont pas concernés.
“Nous ne pouvons rien y faire” dit M. Sommai. “Nous ne pouvons pas les obliger à installer des GPS car ils sont enregistrés en tant que véhicules ‘privés’ et la loi ne les concerne pas”
La date butoir du 31 Mars Mar 31 s’applique uniquement aux véhicules ‘commerciaux’ enregistrés à Bangkok, indique M. Sommai.
Par ailleurs, cette date butoir n’est rien de plus qu’une application d’une loi votée il y a un an de cela, ajoute-t-il.
“Le département des Transports avait mis en place cette réglementation en début d’année dernière pour tous les véhicules ‘commerciaux’ destinés au transport de passagers, qui doivent installer des GPS dans leurs véhicules” explique M. Sommai.
Sous cette nouvelle loi, les véhicules de transport de passagers enregistrés ‘commerciaux’ après le 1er Janvier 2016 doivent être munis de GPS au moment de leur enregistrement, tandis que ceux enregistrés avant le 1er Janvier 2016 doivent installer ces GPS avant la fin 2017, continue-il.
“Actuellement il y a plus de 4,600 de ces vans à Phuket qui disposent déjà d’un GPS. Idem pour les cars. Plus de 1000 des 2000 cars enregistrés à Phuket en sont équipés” dit-il.
L’amende pour non-respect de la loi est fixée à 50,000 baths, précise M. Sommai.
TRACAGE GPS
Néanmoins, M. Sommai soutient l’installation de ces GPS, indiquant que cela ne peut qu’améliorer la sécurité sur les routes et réduire le nome d’accidents.
“Le GPS peut être tracé par notre centre de contrôle ici à Phuket. Chaque province dispose de centre de contrôle” indique-t-il.
“Nous avons trois officiers travaillant par période de huit heures pour être sûr d’être en service 24h/24. Nous pouvons voir ou se trouve chaque van, quelles ont été leurs trajets et la vitesse à laquelle ils roulent” ajoute-t-il.
Pour M. Sommai, les GPS installés dans les véhicules a plaque jaunes, dont beaucoup sont des véhicules transportant des touristes depuis l’aéroport international de Phuket, peuvent être utilisés pour réguler la vitesse à laquelle les chauffeurs roulent – mais il admet que cette option est à la discrétion des chauffeurs eux-mêmes ou de leurs employeurs.
“Les opérateurs de ces services peuvent définir la vitesse passée laquelle l’alarme du GPS sonnera, alarme qui retira à l’intérieure du véhicule afin que le chauffeur et ses passagers le soient informés, un signal sera également envoyé à notre centre de contrôle” dit-il.
Tout incident ou plainte reçue par les officiers du PLTO sera transmise au superviseur à la fin de chaque service, signale M. Sommai.
EN GARDE
Toutefois, la pression plus importante mise sur les chauffeurs pour ralentir et conduire plus prudemment doit venir des passagers eux même.
“Une nouvelle application développée par le département des transports (DLT) et le fond pour la sécurité routière permet aux passagers – et à quiqu’onque – de noter l’immatriculation du van en question et de vérifier à quelle vitesse il roule” explique-t-il.
“Les gens peuvent porter plainte directement via l’application et envoyer leur plainte immédiatement notre centre de contrôle” signale M. Sommai.
“Les plaintes peuvent porter sur la vitesse, un itinéraire non prévu, une conduite dangereuse, une surcharge de passagers ou de matériel. Par exemple, si une plainte est envoyée pour un chauffeur qui conduit trop vite – nous pouvons avertir le chauffeur et lui dire de ralentir – ou engager des poursuites plus sérieuses” ajoute-t-il.
“L’application peut être utilisée pour nous informer de tout problème avec le van, un pneu crevé, embouteillage… Elle permet aussi de trouver le DLT le plus proche. Si besoin, nous pouvons contacter les services de secours pour apporter assistance”
L’application, appelée “DLT GPS”, est disponible uniquement en thaïs, et est disponible sur iTunes (cliquez ici) et Google Play (cliquez ici).
“Ceux ne disposant pas de smartphones peuvent porter plainte par téléphone auprès de nos services au 1584” indique M. Sommai.
“La hotline est joignable 24h/24 pour recevoir les plaintes, répondre aux questions et fournir des informations” termine-t-il.
– Premkamon Ketsara
Article original : The Phuket News