Femme et 'officiel du gouvernement' à Phuket
PHUKET : La vice-gouverneur
de Phuket Siwaporn Chuasawad est originaire de Bangkok, mais
sa famille a déménagé a Samut Prakan, son père ayant été muté là-bas lorsqu’il
travaillait pour la marine royale thaïe. Elle est en poste depuis le 10
Octobre, tout comme les deux autres vice gouverneurs. Son mari a récemment été
nommé directeur adjoint du département du cadastre de Phuket.
La vice-gouverneur Siwaporn a obtenu une maitrise de droit de l’université Thammasat et une maitrise d’administration publique de l’université de Burapha.
Elle a débuté sa carrière en 1987 au département du cadastre. Elle a travaillé
dans différentes provinces du pays, dont Phuket, avant d’être nommée vice-gouverneur
de Phuket. Auparavant elle travaillait en tant qu’inspecteur au département du
cadastre de Bangkok.
Aujourd’hui, elle aborde avec nous les différents aspects et challenges de sa
position de haut dignitaire.
Ayant travaillé au département du cadastre avant d’être nommée vice-gouverneur,
je n’ai jamais considéré devoir agir différemment des hommes, dans mon domaine
de compétence. Mais je dois admettre qu’il y a des différences entre les hommes
et les femmes sur le lieu de travail. Je me suis toujours efforcée d’être
meilleure et plus forte. Dans mon rôle de vice-gouverneur, je dois mener des
inspections. Je dois me maintenir prête a chaque instant, dans n’importe quelle
situation.
Je crois que du moment que je fais de mon mieux, personne ne peut rien dire. J’ai
toujours été honnête dans mon travail et toujours donné le meilleur de moi-même.
Si nous commençons à choisir quel emploi est fait pour un homme et quel emploi
est fait pour une femme, nous n’irons nulle part. Lorsque j’étais inspecteur,
je n’ai jamais souhaité travaille ailleurs, j’ai été désignée et j’ai fait ce
que j’avais à faire.
Une fois devenue responsable du bureau du cadastre, j’ai choisi de travailler à
Sisaket, une province du nord est de la Thaïlande. Beaucoup m’ont demandé
pourquoi, en tant que femme, j’avais choisi cette province, qui était très éloignée
de tout ce qui m’était familier. L’important est que je n’ai jamais considéré
cela comme un travail d’homme ou un travail de femme. Je pense que la qualité
du travail fourni doit être le seul indicateur du respect et de l’approbation
que l’on gagne.
J’admets volontiers que vice-gouverneur est un travail très diffèrent de mes précédents
postes, mais j’ai fait des recherches au cours des semaines passées et ai
rapidement appris ce que je devais faire ici sur l’ile. Comme me l’a demandé le
gouverneur Chokchai Dejamornthan, je suis chargée des questions économiques et sociétales.
C’est un vaste sujet qui demande la coordination de nombreux services pour que
le boulot soit fait.
Ces domaines sont interconnectés de différentes manières. Les questions sociétales
concernent les travailleurs migrants et aussi la sécurité sociale. Cet aspect
est lié à l’économie et au tourisme. Donc plusieurs départements sont impliqués
dans ces processus et nous devons travailler tous ensemble. Chaque département
a ses propres responsabilités et sa propre autorité. Je suis le point de contact
et doit m’assurer que tous les aspects d’une situation sont bien évalués et
pris en considération. Cela permet de prévenir des opinion uniques ou biaisées.
Je comprends que le gouvernement instaure des procédures et des règles qui
doivent être respectées. Cependant, lorsque les choses durent, parfois, mon
travail est de faire en sorte que chaque département fasse ce qu’il faut pour
conclure les démarches.
Une des choses les plus importantes, de mon point de vue, est de disposer de suffisamment
de données. Si nous travaillons dans la confusion, avec des informations
inexactes ou compliquées à obtenir, cela a un impact sur les décisions
importantes devant être prises et cela provoque des retards ou des erreurs. C’est
pourquoi je demande à chaque département que je supervise de se doter de bases
de données et d’informations à jour. Il est également important de connecter
ces informations pour les rendre accessibles aux autres, pour que tous ces départements
puissent en bénéficier et fournir le meilleur service possible aux populations.
Par exemple, l’association du tourisme enregistre un grand nombre de touristes,
tandis que les associations d’hôteliers peuvent avoir des informations complètement
différentes. Donc nous devons trouver un moyen de savoir quelles informations
sont manquantes et pourquoi, pour obtenir un fichier cohérent et complet. Le
gouverneur Chokchai a exprimé un point de vue similaire au mien en parlant du
concept d’information unique. Je sais que c’est compliqué et que cela prend du
temps, mais nous le ferons.
Notre premier challenge est de définir comment mettre à jour les bases de données
de tous ces départements, officiels et privés. Mon travail est d’autant plus
compliqué lorsque nous n’avons que des informations obsolètes sur lesquelles
nous baser. Il est essentiel pour moi d’en savoir le plus possible, de manière à
prendre des décisions en toute connaissance de cause.
Je me rappelle toujours des enseignements de Sa Majesté pour orienter mon
travail. Chaque officiel a déjà fait face à ce problème au cours de sa carrière
: il se voient travailler dur mais ne voient pas leur travail aboutir. Donc je
pense aux mots de Sa Majesté “Nous travaillons pour remplir notre tâche, pas
pour les récompenses. Faire de notre mieux est la plus grande récompense que l’on
peut obtenir”.
J’ai lu ces mots lorsque j’étais très jeune. Parfois, j’ai eu l’impression de
faire un très bon travail, sans obtenir de promotion, alors que les autres
autour de moi étaient promus même s’ils n’avaient pas autant travaillé. Donc je
me souviens toujours de ces paroles qui m’inspirent.
Un autre enseignement de Sa Majesté est que nous devons avoir des connaissances
dans trois domaines : théorie, coordination et pratique. Ce sont les compétences
les plus utiles de toutes.
Comme je l’ai déjà dit, nous ne pouvons pas travailler seul. Nous devons nous
lier, nous connecter aux autres. Ni le gouvernement ni le secteur privé ne peuvent
travailler seuls dans leur coin. Cela concerne aussi les médias. Nous devons
tous communautariser notre savoir et nos ressources, et travailler ensemble
pour avancer.
Article original :
Chutharat Plerin / Phuket Gazette